Après dix années de fête, la boîte de nuit parisienne le Pulp annonce sa dernière soirée : le jour de la Gay Pride. Prenant les platines en fin de nuit, la patronne du club Michelle Cassaro – alias “Mimi” – passe le tout dernier disque, “Promised Land” de Joe Smooth. Pour beaucoup, la fermeture du Pulp est symbolique : ouvert en 1997, cette boîte située sur les Grands Boulevards de la capitale aura dès son début défendu des valeurs qui dépassent le cadre de la fête. Ouvertement homosexuel et pour l’affirmation d’une identité lesbienne, le Pulp se définit à son ouverture comme “une boîte de filles où les garçons aiment bien venir aussi”. L’entrée est gratuite, il n’y a pas de carré VIP, et, surtout, on y passe toutes les musiques, dans une ambiance bien différente de tout ce qui se fait dans la capitale : tandis que la French Touch inonde Paris, le Pulp détonne au même moment avec un esprit bien plus rock et déluré. On y passe de tout, de l’électro jusqu’au rock, et on y accueille tout le monde, peu importe le genre ou l’origine. Quelques rendez-vous deviendront ainsi des références pendant plusieurs années, comme les soirées Dans Mon Garage qui passent du rock tous les mercredis ou Kill The DJ tous les jeudis, orientées électro, qui donneront naissance à un label de musique du même nom. Après dix années de fêtes, la Ville de Paris mettra fin au Pulp après avoir racheté le bâtiment pour le convertir en logements HLM. Mais l’esprit du club persiste encore aujourd’hui à travers le label Kill The DJ, dirigé par des résidents du Pulp de l’époque.