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mars 2011

Mondkopf en concert à la Gaîté Lyrique

Caché sous le pseudonyme à consonance allemande de Mondkopf, produisant une musique électronique sombre, mais sensuelle, le Français Paul Régimbeau produit avec l’agence de design graphique lyonnaise Trafik une installation visuelle spectaculaire pour l’accompagner sur scène. De plus en plus de musiciens électroniques conscients de la pauvreté visuelle et de la trop grande sécheresse de leur prestation sur scène se tournent, à la suite des Daft Punk et de leur spectaculaire installation scénique en forme de pyramide, vers les arts numériques. Baptisé Éclipse, le live de Mondkopf sera notamment remarqué à Paris le 5 mars 2011 lors de l’inauguration de la Gaîté Lyrique, une nouvelle salle parisienne dédiée au numérique sous toutes ses formes.

juin 2011

Sebastian, La Total

Fan de hip-hop autant que d’électro, compagnon de route des Daft Punk (ce sont ses DJ-sets qui ouvrent leur tournée Alive 2007), du label Ed Banger qui l’héberge depuis 2005 ou encore de Quentin Dupieux (alias Mr Oizo) qui lui offre un rôle dans son film Steak, le Français Sebastian publie un premier album, Total, porté par le tube électro-soul “Embody”. Ses prestations live sur une scène parodiant un meeting politique seront moins bien accueillies. Il est aussi le compositeur de la bande originale du film Notre jour viendra tourné par Romain Gavras, réalisateur de nombreux clips de la French Touch 2.0, pour Justice notamment.

Premier album de The Shoes

Venu de la scène rock, Guillaume Brière et Benjamin Lebeau ont d’abord formé le groupe The Film avant de se réincarner sous le nom de The Shoes pour jouer une musique bien plus électronique. Leur premier album, Crack My Bones, encore très orienté vers les mélodies pop, est très bien accueilli en 2011. Un deuxième album suivra en 2015 après de nombreux concerts.

Une dernière pour Electron Libre

Produite et animé par Didier Varrod depuis 2003, l’émission Électron Libre laisse une grande place à la scène électronique française sur les ondes de France Inter et du service public. Laurent Garnier, Daft Punk, Vitalic, Birdy Nam Nam, Pedro Winter sont quelques-uns des innombrables artistes français passés par son studio. Électron libre est surtout une émission sans œillère où les musiciens électro prennent plaisir à venir parler d’autres musiques, notamment de chanson française, dont Justice, Para One ou encore Joakim se révèlent fans au micro de Didier Varrod. Son plateau est aussi le lieu de nombreuses rencontres inattendues comme entre Christophe et Agoria, Chloé et Alain Chamfort ou encore le DJ hardcore Manu le Malin et la chanteuse Olivia Ruiz.

Après de nombreuses et mémorables émissions spéciales, notamment à l’occasion des 10 ans du label F Communications, Électron Libre, diffusé de minuit à 1h du matin dans la nuit du dimanche au lundi, tire sa révérence en juin 2011. Cette dernière émission est l’occasion d’une soirée en direct du Point Éphémère à Paris avec un DJ-set d’Arnaud Rebotini et la présence du pionnier de la scène house français, le DJ Jérôme Pacman, ainsi que plusieurs journalistes piliers de l’émission comme Odile de Plas, Pascal Bertin ou Alexis Bernier. Le réalisateur attitré de l’émission, Antoine Dabrowski, deviendra par la suite le directeur de la webradio lancé par le magazine Tsugi. Le slogan “C’est encore l’heure de se dire bonsoir, c’est déjà l’heure de se dire bonjour, lancé à chaque prise d’antenne, est devenu culte au point que Didier Varrod, devenu directeur de la musique de France Inter jusqu’en 2016, se l’entend encore très souvent rappeler.

septembre 2011

Philippe Zdar producteur star

Déjà connu en tant que membre de deux des plus importants duos de la French Touch, Motorbass et Cassius, Philippe Zdar ajoute une corde à son arc en devenant l’un des producteurs les plus demandés des années 10. Ayant mis la dernière main au somptueux Motorbass Studio dans le IXe arrondissent de Paris, il remporte un succès considérable en produisant en 2009 l’album Wolfgang Amadeus Phoenix du groupe rock français Phœnix. À la suite de ce succès, Phillipe Zdar va travailler sur de très nombreux et prestigieux albums signés notamment par les Beastie Boys, Cat Power, The Rapture ou encore le duo français Housse de Racket. Une autre démonstration de la touche française.

Disparition de DJ Mehdi

C’est une des figures les plus atypiques (et sympathiques) de la scène électronique française qui disparaît tragiquement le 13 septembre à seulement 34 ans. D’origine tunisienne, Mehdi Favéris-Essadi, alias DJ Mehdi, a d’abord été l’une des personnalités clef du rap français des années 90 avant de se passionner pour l’électro dans les années 2000 et de collaborer notamment avec le label Ed Banger.

DJ Mehdi a été un trait d’union entre deux univers musicaux forts, dotés de racines communes – l’électro précurseur des années 80 quand Afrika Bambaataa s’inspirait de Kraftwerk –, mais qui s’ignorent trop souvent.

Dès 1992, DJ Mehdi compose pour le groupe Ideal J, formé par le rappeur Kery James, puis il devient membre du collectif Mafia K’1 Fry, mais c’est avec le 113 qu’il remporte son plus grand succès. En 2000, l’album Les Princes de la Ville remporte deux victoires de la musique. DJ Mehdi collabore avec toute la scène rap de l’époque, de MC Solaar à Booba, mais sa musique commence à changer comme en témoigne son album (The Story Of) Espion en 2002. Ami proche de Pedro Winter, il signe sur son label en 2006 pour sortir son troisième album Lucky Boy. Il mixe aussi avec Justice, Cassius et Pedro Winter au sein du collectif de DJs Club 75 et fonde avec le DJ anglais Riton le duo Carte Blanche, fortement influencé par les pionniers de la house de Chicago.

Sa mort, due à une chute de sept mètres après la rupture d’un plancher en plexiglas recouvrant un puits de lumière dans son appartement, l’aura fauché en pleine carrière alors que tout laissait à penser qu’il allait devenir une figure majeure de la scène française.

l'ouverture de l’I.Boat

Portée par une partie de l’équipe du Batofar à Paris et des acteurs de la scène locale, une autre salle de concert flottante ouvre en France, à Bordeaux cette fois. S’il n’est fermé à aucun style musical, l’I.Boat n’en sera pas moins un club essentiellement dédié à la scène électronique. Il va jouer un rôle important pour une scène locale orpheline d’un autre club important, le 4 Sans, fermé au début 2011. Parmi les artistes invités à se produire durant les trois soirs d’inauguration lancée le 29 septembre : Baxter Dury, Mondkopf, Team Ghost ou encore Jackson.

octobre 2011

Les labels indés à l’honneur

Pour fêter son quatrième anniversaire, le magazine Tsugi réunit sur une photo de famille les derniers labels électroniques indépendants français. Versatile, avec son grand manitou DJ Gilbert, est le seul survivant de la grande vague de création de maisons de disques durant la French Touch. Avec la crise du disque et les changements d’habitude de consommation de la musique, les labels sont de plus en plus fragiles. C’est pourquoi le magazine a décidé de donner un coup de projecteur sur ces acteurs pourtant essentiels de l’univers musical. Une soixantaine de petites maisons de disques sont réunies sur la photo prise à la Gaîté Lyrique. Parmi ceux-là : Zone, Ed Banger, I’m a Cliché, Tigersushi ou encore Sound Pellegrino, InFiné et Pan European.

Deuxième album de Justice

Très attendu après le succès de Cross, le nouvel album de Justice intitulé Audio Video Disco, paraît en octobre. Si les amateurs de “turbines” frénétiques sont déçus, la presse retient surtout le mélange original de rock progressif et de souffle disco qui traverse ce disque. Moins bien accueilli par le public que le précédent, cet album connaîtra néanmoins un grand succès sur scène lors de la spectaculaire tournée qui va suivre.